Exporter facilement , intéressez vous à ces pays .Le consensus, nous avait beaucoup vanté les BRICS. Aujourd’hui le Brésil & la Russie sont en profonde récession, l’Inde semble mieux se porter mais peut-on se fier à ses statistiques totalement déconnectés des statistiques de consommation d’énergie et de fret. Quant à la Chine son économie a fortement ralentit. Enfin, L’Afrique du Sud a des fondamentaux sains, (son PIB est équivalent à celui des trois pays du Maghreb),mais la croissance dans les prochaines années devrait être faible, car on voit mal, ce qui pourrait la stimuler .
La question à se poser aujourd’hui est donc :
Quels autres pays peuvent offrir de bonnes perspectives aux entreprises.
Jusqu’à très récemment le consensus nous affirmait que lorsque les grands pays émergents allaient mal, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui toussait.
Il nous faut rappeler que le consensus est plus souvent faux que vrai. On appelle cela le « paradoxe du consensus ». Il devrait pourtant être clair pour nous tous, que le conformisme prévalant sur les prévisions ne produira jamais des résultats intéressants. Car, bien sûr, le consensus est formulé autour des attentes des investisseurs qui n’en sont à leurs dépens, que plus réceptifs, donc méfiez vous du consensus!
Il faut tout de même rappeler, qu’aux cours des 25 dernières années, la Chine a été le principal moteur de la croissance mondiale. En effet la croissance chinoise a représenté un tiers de cette croissance mondiale. Enfin lorsque la Chine s’enrhume de nombreux pays dont le Brésil et la Russie toussent.
On pourrait donc résumer tout cela en conseillant aux entreprises de s’intéresser aux pays, n’ayant pas fait l’objet d’un engouement particulier (consensus) au cours des 10 dernières années !
A- Amérique du Sud bien La Chilicon Valley du Chili
Elle est située dans « l’Allemagne » d’Amérique du Sud. Le Chili où se tiendra en novembre 2019 la COP25 qui devait avoir lieu au Brésil. Le Chili, un pays qui a toujours eu un rôle constructif dans les négociations climatiques, et qui s’efforce de décarboner son économie. Le Chili qui bénéficiera en outre du modèle du Costa Rica, moteur mondial dans la transition énergétique.
Économie
Peu connu en France, le Chili tire toujours son épingle du jeu. La croissance est estimée à 3,4 % en 2019, soit au-dessus de celle des États-Unis (2,5%) ou de la zone euro (1,0%)
A-Le Chili c’est aussi la Chilicon Valley ou Start-Up Chili (SUP)
Grâce à L’Accélérateur public le CORFO (Corporación de Fomento de la Producción de Chile) lancé par le gouvernement en 2010, la Chilicon Valley est devenue un modèle mondial. Lire : http://www.startupchile.org/programs/seed/
Ce programme offre un investissement non rémunéré de 80 000 $ par projet , ainsi que l’obtention facilitée de visas, des bureaux, de la formation, et de surcroît une aide complémentaire pour les femmes.
La capitale chilienne qui héberge cette petite sœur de la Silicon Valley, s’est hissée en 4 ans au Top Ten mondial des accélérateurs.
Le Chili en quelques chiffres
On sait tous que le Chili a pris pour modèle les Chicago boys de Milton Friedman. Le pays offre une totale ouverture aux marchés et un parfait climat de stabilité politique et économique. Ce producteur et exportateur de cuivre est aujourd’hui considéré comme l’une des économies sud-américaines les plus prometteuses et les plus attrayantes pour les investisseurs. Ce que confirme un taux de chômage historiquement bas, 6,8% en 2018.
Pourquoi investir au Chili ?
Grâce à son « Business Environment » particulièrement favorable, le pays se positionne avec une note de 7,81 sur 10, à la 13e place du classement de “The Economist Intelligence Unit”. Considéré comme étant financièrement et fiscalement sûr et stable ». Il surpasse certaines économies développées majeures comme la France ou le Royaume-Uni. Enfin, il présente depuis longtemps une image de transparence politique avec une absence totale de corruption qui devrait vous séduire.
Une politique d’ouverture aux investissements étrangers
Au cours de sa campagne, le président Sebastian Piñera, un homme d’affaires libéral, qui a déjà gouverné le pays entre 2010 et 2014, et qui fut ré-élu en décembre 2017, a mis en avant un plan d’investissements de près de 14 milliards USD. Principaux objectifs, promouvoir les investissements dans les infrastructures et diminuer les dépenses du gouvernement.
Ce gouvernement chilien se concentre aussi sur le secteur minier, secteur pour lequel il prévoit de grandement simplifier les procédures d’investissements.
À noter que le Chili a aussi développé le programme « The Innovation Policy Platform » pour faciliter les investissements. Lire https://www.innovationpolicyplatform.org/content/chile
Premier partenaire : la Chine
Grâce à un commerce extérieur dynamique et à un grand nombre d’accords de libre-échange, les échanges internationaux représentent 56% du PIB du pays. Les partenaires principaux du Chili sont la Chine, les États-Unis, le Brésil et le Japon. Le pays exporte principalement du cuivre (50% de ses exportations), des fruits et des produits de la pêche (en forte augmentation). La balance commerciale du Chili demeure structurellement positive, la banque centrale du Chili prévoyait un excédent de la balance commerciale de 8,8 milliards USD en 2018.
Enfin, grâce à ses accords commerciaux avec près de 60 pays (UE, États-Unis, Chine, Corée, Japon, Singapour, AELE…), le Chili a élargi son marché domestique d’environ 18 millions d’habitants à plus de 4,3 milliards de consommateurs potentiels dans le monde. Ces accords offrent donc un accès privilégié à 86% du PIB mondial et 63% de la population mondiale.
Le Chili, la plateforme ou hub d’investissement en Amérique du Sud. Aucun doute, grâce à l’une des économies les plus prospères d’Amérique du Sud, le Chili est la plateforme d’investissement pour les investisseurs étrangers.
Pour résumer
Points forts :
Excellent environnement des affaires : stabilité économique et politique, transparence juridique.
Politique d’ouverture aux investissements, qui pourrait être renforcée par les mesures mises en place par le gouvernement du nouveau président Sebastian Piñera.
Large réseau d’accords de libre-échange qui offre au Chili un accès à 86% du PIB mondial et 63% de la population mondiale.
Points faibles :
Ce pays est éloigné de tout. Cela explique un peu l’insuffisance d’investissements en R et D , d’où la création assez récente de cette Chilicon Valley.
Une trop forte dépendance aux cours du cuivre.
Une grande dépendance aux échanges avec la Chine (26% des exportations et 24% des importations).
Et pour conclure, impossible de faire du business avec le Chili sans aller sur place.
Pour faire du business au Chili, il faut aller sur place, et alors tout sera plaisir. D’abord, quasiment aucune insécurité. Ce pays qui s’étire du nord au sud, sur plus de 4 000 km de long pour moins de 200 km de large, présente une impressionnante variété de paysages et de climats.
Vous trouverez sur votre route les sommets vertigineux de la cordillère des Andes, les plaines littorales de style méditerranéen, les immenses plages, le désert aride de l’Atacama, les plateaux et les vallées fertiles, ou encore les paysages sauvages de la Patagonie.
Enfin, vous adorerez : Santiago du Chili, la capitale, et son quartier historique qui abrite des édifices du XVIe siècle, et sa cathédrale baroque. En bordure du Pacifique, Valparaiso, seconde ville du pays, avec ses maisons multicolores construites à flanc de colline, ses rues pavées et ses funiculaires uniques au monde. Ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Valparaiso est proche de la charmante cité balnéaire un peu rococo, Viña del Mar.
B-Europe :
Quatre pays devraient avoir dans les années qui viennent, un taux de croissance proche de 4%, donc bien supérieur à celui de l’Europe de l’Ouest. Il s’agit de La Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque et de la Slovaquie. Ces quatre pays, importateurs nets de matières premières et de pétrole, vont bénéficier de la baisse des cours. Grace à cet impact positif, grâce à la qualité de leur main d’œuvre bien éduquée, et, grâce à une excellente « work ethic », leurs économies vont devenir de plus en plus compétitives. Cela permettra de nombreuses créations d’emplois, qui généreront bien sur, une augmentation de la consommation des ménages. Si nous restons sur le même « trend » Il est probable que le PIB par habitant de ces quatre pays, s’approchera dans dix ans de celui de l’Espagne et de l’Italie et dépassera celui du Portugal.
C-Afrique :
Il est à peu près certain que quatre pays africains figureront parmi les pays participant activement à la croissance économique mondiale au cours des dix prochaines années.(en fait cette zone ne fera que rattraper très progressivement son retard dans de nombreux domaines)
Il s’agit de l’Egypte,de l’Ethiopie, du Kenya et du Nigeria.
En Egypte, la croissance économique s’est établie à 4,2% en 2015, Aux cours des dix prochaines années dans ce pays la croissance sera essentiellement tirée par le secteur du logement. On devrait voir aussi de gros investissements dans les industries exportatrices, c’est-à-dire l’automobile et l’agroalimentaire.
En Ethiopie la croissance économique était de Plus de 10% en 2016. Le secteur du Bâtiment bénéficiera du boom de l’urbanisation, et, le secteur des travaux publics Grace à la construction d’infrastructures, seront les moteurs de la croissance. Les secteurs textiles et horticulture vont eux continuer à ce développer grâce à une très bonne intégration des femmes dans le marché du travail.
Enfin l’industrie automobile n’est pas absente de ce pays. Peugeot PSA Citroën a ouvert en juillet dernier une usine d’assemblage de véhicules dans la région du Tigré, à environ 800 kilomètres au nord d’Addis-Abeba. Cette usine d’assemblage va délivrer environ 1 000 unités de Peugeot 301, 208 et 2008 par an destinées essentiellement à l’Éthiopie et à la région de la Corne de l’Afrique.
Éthiopie, dont le PIB a tout de même progressé de 8.5% en 2017, le taux le plus élevé du continent africain c’est aussi le lieu de délocalisation des entreprises chinoises qui font face chez elles à une démographie vieillissante et donc à de fortes hausses de salaires.
À 40 kilomètres d’Addis-Abeba, à Dukem, la Chine fait ce que n’ont pas fait l’Europe ou les États-Unis ces dernières décennies. Dans ce parc industriel récent d’une superficie de 40 hectares surveillée par des gardes chinois ,des entreprises chinoises ont créé des usines textiles ou de chaussures. On pourrait aussi citer, La plus vaste zone celle, d’Awassa, 130 hectares 250 millions de dollars, d’investissements financés par CDCEC , vous y trouverez une quinzaine d’usines textiles.
Les installations de cette zone franche ont été payées par les entreprises chinoises . En contrepartie d’Avantages non négligeables, pas d’impôts pendant huit à dix ans, service douanier local et guichet unique de l’administration éthiopienne, de surcroît la proximité du port de Djibouti a permis la remise en état d’une ligne ferroviaire fermée depuis près de 50 ans. Cela pour faciliter l’expédition des produits finis à travers le monde. Autres avantages, pour les entreprises chinoises, elles se rapprochent de leurs clients en rémunérant leurs ouvriers africains bien moins chers que des employés chinois, et pour l’Éthiopie, qui grâce à ça voit des dizaines de milliers de ses habitants sortir du chômage ou de la pauvreté.
Voir Vidéo sur Ethiopie
https://1724.info/1724-info-n-2-edition-du-25-fevrier-2019
En fait, La Chine reproduit son modèle, dans ce pays, les employés sont totalement pris en charge pour leur formation technique et pour leur logement par l’employeur chinois. Les cadres et contremaîtres chinois ont eux une vie agréable, qui va du jardinage de légumes chinois à la pagode de méditation installée au sommet de la colline boisée qui surplombe les lieux.
Au Kenya, la croissance économique était de 5.6% en 2015. La baisse des prix du pétrole devrait permettre à la première économie d’Afrique de l’Est, de stimuler la consommation et les investissements hors énergie. La croissance de l’économie kenyane sera générée par le commerce de détail, les projets d’infrastructures, et, les services financiers
Au Nigeria, la croissance économique n’était que de 2.8% en 2015. Ce pays exportateur d’hydrocarbures, verra sa croissance tirée essentiellement par la forte croissance de sa population. Les secteurs secondaire et tertiaire devraient bénéficier de ses nouveaux consommateurs-contributeurs. Enfin les services financiers et la grande distribution devraient enregistrer une belle croissance dés 2017.
A noter que les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisés par deux depuis 2000 passant de 11% à 5.5%. Cela est particulièrement vrai en Afrique Francophone ou tout les flux d’exportation sont en baisse dont particulièrement l’industrie electro-mécanique. La Chine a vu elle ses parts de marché bondirent de 3% en 2000 à 18% aujourd’hui.
D-Autres Zones géographiques
Parmi les pays prometteurs, n’ayant pas fait l’objet d’un engouement particulier au cours des 10 dernières années, et qui présentent de belles perspectives il faut citer :
Le Bangladesh, La Birmanie, l’Indonésie, le Pakistan et les Philippines, Vietnam (pour ce pays tout dépendra de la nouvelle gouvernance) . Lire : https://bernard-jomard.com/2017/03/14/indonesie-philippines-vietnam-trois-pays-porteurs/
Enfin, nous évoquerons aussi, dans un prochain billet de nombreux pays, présentant déjà de fortes opportunités, pays assez peu prospectés par les entreprises,
Conclusion
La croissance des 10 prochaines années sera stimulée par l’évolution de la démographie, et, à trouver dans le secteur du bâtiment, grâce ou à cause de l’urbanisation galopante et dans la construction d’infrastructures.
Enfin, Le modèle de croissance que nous avons connu et qui était tiré par les prix des matières premières, ce modèle, ne reviendra pas de sitôt, soyez en convaincu !