Guerre Sunnites Chiites Juifs Occidentaux Géopolitique du Moyen-Orient


09/07/2017 On sait tous que depuis le 11 septembre 2001, et, à cause du revanchard Bush d’une intelligence … , du passif pacifiste relativement arrogant Obama et de l’indécent fantasque « provocative contrarian »  Trump, que les États-Unis sont de moins en moins le gendarme redouté de la région.

La seule question importante étant est-ce que ce président non politique trouvera lui enfin une stratégie non idéologique non émotionnelle pour faire avancer le processus de normalisation?

Sachant que la normalisation avec les pays arabes passera par l’affaiblissement de la position Iranienne, le loup noir des arabes sunnites. Lorsqu’on on connait la zone on connait la haine affichée des arabes vis à vis de l Iran.

Après le  » Shock and Awe « de 2003, le « Hit and Run » d’hier il est difficile aujourd’hui de savoir quelle sera la stratégie économico-militaire US au Moyen-Orient.

Néanmoins on ne peut pas dire que soixante dix ans d’un certain consensus mou ne souhaitant contrarier personne ai porté ses fruits.

Meeting in Doha Qatar

Petit Rappel

Se souvenir qu’avant le renversement du chah d’Iran et avant l’accord Israélo-Égyptien, Israël avait alors tenté de se rapprocher stratégiquement des pays musulmans non-arabes de la région, c’est à dire l’Iran et la Turquie.

Savoir aussi qu’un rapprochement de l’Arabie Saoudite avec la nationaliste Inde se ferait au détriment de ses relations avec le Pakistan qui se rapprocherais lui de l’Iran.

Enfin Israël est et restera au Moyen Orient et nombre de petits pays et émirats de cette région se cherchant un protecteur, l’inéluctable présence d’Israël dans la région inspire donc plus confiance que les Etats unis qui ont commencé à se désengager de cet orient compliqué depuis la période Obama, relativement allergique à Israël entre autres. 

Guerre Qatar Arabie Iran.

Guerre Qatar Arabie Iran est bien sur essentiellement géo économique et aussi un peu émotionnelle. Elle a débuté avec le conflit syrien. Conflit qui a fait suite, et, c’est peut-être une coïncidence au choix de Bachar El Assad, de retenir le projet de gazoduc dit « Islamique » qui concurrençait le projet Qatar Arabie saoudite.

Savoir qu’il sera difficile d’inclure dans un processus de paix moyen-oriental le Qatar soutenu par la France et l’Iran. Sauf si le Qatar s’éloignait de l’Iran et se rapprochait enfin de l’Arabie Saoudite. ( D’où ce projet de gazoduc Qatar Arabie Saoudite)

Le Choix Syrien d’un Gazoduc qui fut le déclencheur

Le projet du Qatar : était lui mené par Qatar Petroleum et Exxon-Mobil East. Il devait substituer un gazoduc aux navires méthaniers, et devait passer soit par l’Arabie saoudite, la Syrie et la Turquie, soit plus à l’Est simplement par l’Irak, en « évitant » la Syrie.

Un projet dit l’Islamic Gas Pipeline (IGP), entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, c’est celui-ci qui fut lui signé en juillet 2011. L’insurrection syrienne s’intensifia juste après. On pourrait y voir juste une coïncidence, pour mieux comprendre le sujet, je conseille de consulter les auditions au sénat de l’expert français Alain Juillet (disponibles sur YouTube).

Cette guerre s’est ensuite poursuivie dans ce malheureux Yémen,

L’État yéménite est faible depuis longtemps. Ce pays historiquement divisé entre le nord et le sud, deux régions qui furent réunifiées en 1990. Depuis la chute de l’Empire ottoman et jusqu’en 1962, le Nord était dominé par la dynastie Zaïdiste, une branche minoritaire du chiisme. En 1962, la proclamation d’une république fut suivie d’une guerre civile qui opposa monarchistes, aidés par l’Arabie saoudite voisine, et républicains, soutenus par l’Égypte de Nasser.

En fait, les ingérences étrangères n’ont jamais cessé dans ce pays. L’Arabie saoudite mène de longue date une politique d’affaiblissement de son voisin yéménite. Elle est accompagnée dans cette politique par les USA depuis l’attaque contre le destroyer USS Cole à Aden en 2000 .

Damas ruines romaines Une économie booming jusqu’en 2010

Comprendre les acteurs de cet orient compliqué

*L’Arabie saoudite est de plus en plus encerclée, affaiblie, alors qu’elle a accès grâce aux Américains et à certains occidentaux, à la technologie militaire la plus moderne. Sa guerre au Yémen serait en fait un apprentissage de la guerre moderne avant de s’engager beaucoup plus régionalement.

*L’Iran recherche lui un accès à la méditerranée. Il dispose déjà d’un bouclier géographique. Enfin l’armée iranienne elle fanfaronne déjà, qu’elle a déjà pris Beyrouth, Damas, Bagdad et Sanaa.

Téhéran Une certaine élite moderne

*Le Qatar partage lui avec l’Iran, une poche de gaz géante située sous le golfe persique, poche qui se nomme « North Dôme » côté Qatar, et « South Pars » coté l’Iran. Le partage de cette poche incite les deux pays à entretenir des relations décentes.

Enfin, on sait tous que ledit Qatar a soutenu Morsi en Égypte et Ennahda en Tunisie deux mouvements dits proches des frères musulmans. Frères musulmans et leurs alliés du Hamas, un « soft power » qui s’est installé à Doha, et qui critique allègrement tout le monde sauf le Qatar. Le Qatar est aussi proche des Talibans qui y ont installés leurs bases après avoir été chassé d‘Afghanistan  après avoir été chassé par les Américains suite aux attentats du 11 septembre.

Ce Qatar qui a aussi créé un autre « soft power »la chaîne de télévision Al Jazeera qui elle aussi critique tout le monde, sauf le Qatar. Il est bien sûr évident que les régimes autoritaires de la région, ne sont pas satisfaits d’avoir perdu le monopole de d’information, et qu’ils désinforment eux sur le Qatar.

Meeting avec Saudis

Quant aux États unis, pragmatiques, ils sont difficiles à suivre pour nous toujours idéologiques. Ils soutiennent entre autres l’armée libanaise qui est, elle sous la coupe du Hezbollah, qui est lui sous influence iranienne. Un Liban dont l’économie est sous perfusion de l’Arabie saoudite, mais pour combien de temps?

Ces États-Unis qui encouragent aussi le blocus sur le Qatar alors que 10.000 soldats y sont stationnés et alors que leur Centre de commandement de l’armée luttant contre Daesch est lui stationné à Doha.

Il semble aussi évident que les Etats Unis souhaitent mettre la Syrie sous pavillon  Saoudien, encadré et contrôlé par les Israéliens.

Les Israéliens ont la mémoire longue

Les Israéliens, eux n’ont jamais oublié qu’ils furent les dhimmi des arabes. Cela rend rancuniers.  Ce statut stipulait que les dhimmis avaient la protection de leur vie et de leurs biens garantie par le sultan.  En retour ils devaient reconnaître la suprématie de l’Islam  et payer un impôt la Jizya.

Savoir aussi que si les Israéliens se sentent moins soutenus par les américains ils se rapprocheront des Chinois proches des iraniens  ennemis des américains. 

Vente d’une Dhimmi (Quasi esclave juive)

Les Turcs ne sont jamais loin

Enfin les Turcs, qui eux souhaitent de plus en plus montrer leur influence dans la région. Ils ont pris position pour le Qatar, à noter que les entreprises turques sont très présentes dans ce pays.

Il faut aussi  se rappeler que le grand calife expérimenté Erdogan est proche des frères musulmans dont les leaders sont installés au Qatar, tout cela génère bien sûr des convergences.

On note enfin qu’entre Daesch ou Isis et les Kurdes ennemi éternel des Turcs il est assez évident que les Turcs choisiront toujours l’Etat Islamique. Car ces vingt cinq à trente cinq millions de Kurdes répartit sur 4 pays sont une terreur permanente pour la Turquie.

Quant aux voisins, l’Égypte comme Bahreïn ont eux besoin de l’Arabie pour leurs survies. Le Koweït voisin lui de l’Iran, est nécessairement prudent, quant à Oman, il pourrait devenir un éventuel médiateur

Qatar, Arabie Saoudite, Iran, que pourrait-il passer demain ?

La création par la Turquie alliée au Qatar et sponsorisée par la Russie, envisagé donc la naissance d’un Africanistan. Une nouvelle zone de conjonction d’intérêts sunnites entre :

Une Turquie riche de ses souvenirs de l’Empire ottoman, conjugués à une puissance militaire, commerciale, industrielle, agricole, et BTP.

Et les pays producteurs de pétrole ne bénéficiant plus du « parapluie » militaire américain, les US étant devenus exportateur de gaz . Une conjonction d’intérêts qui aurait dû les amener à planifier la création d’une zone d’influence commune, allant de l’Asie centrale, des pays en « Stan » sous dominance Turque, à l’Afrique en passant par la Libye puis la Tunisie pour prendre pieds ensuite au Sahel

Photo: The Best place to meet the VIP  in Doha ( The Four Seasons)

Mais, les alliances étant faites pour être rompues, cela ne s’est pas encore produit. Autre pàssibilité, les Américains s’alliant à l’Arabie saoudite pour prendre vraiment pied sur ce continent qu’est l’Afrique. Continent dont la population (consommateurs) devrait augmenter de près de deux milliards dans les 25-30 prochaines années, et atteindre 4,5 milliards en 2100. 

Si c’était le cas, Les Turques puissants dans de très nombreux domaines dont industriels et militaires, déjà présents en Libye et dans ne nombreux pays africains au travers de leurs entreprises de BTP, pourraient eux s’allier avec le Qatar afin d’étendre cette influence en Afrique en prenant pied en Tunisie et Algérie deux maillons faibles du Maghreb.

Et  bien sur particulièrement l’Algérie dirigée par une nomenklatura amenée à s’étioler.

Et enfin comme évoqué précédemment les Turcs comptent bien prendre pieds en Syrie, mais les Russes les laisseront ils faire?

Il ne faut pas bien sur oublier aussi la bombe Afghane qui ne demande qu’à exploser. 

Ce pays qui est en fait un « pays de passage » sur une des routes de la soie est une mosaïque d’ethnies qui se détestent.  On l’avait vu se rapprocher de l’URSS, puis être envahi par celle-ci, pour sombrer dans la guerre civile. Un pays dominé par les talibans pendant 5 ans jusqu’aux évènements du 11 septembre.  Un pays aujourd’hui sous massives aides étrangères et aussi bien sur sous influence américaine mais cela jusqu’à quand ?

Il est clair qu’aujourd’hui Kaboul ou s’est constitué une élite occidentalisée privilégiée ne représente pas l’Afghanistan. Les provinces étant restées très  religieuses et traditionnalistes, il est vraisemblable que les Talibans avec une aide logistique du Pakistan qui ne veut pas voir l‘Inde se rapprocher de se pays et une aide diplomatique du Qatar qui veut affaiblir l’influence de ses ennemis Arabie Saoudite et Emirats arabes unis  dans la région, avec l’aide de ces deux pays donc Pakistan et Qatar, les Talibans pourraient reprendre la main assez facilement. 

Hotel Four Seasons Doha Qatar ou se tiennent nombre de réusions informelles

Aujourd’hui il est donc difficile d’envisager une sortie positive des conflits dans cette zone ou vous ne savez jamais si votre interlocuteur is going to ki.. you or to ki.. you. Je pourrais vous communiquer les chiffres d’achats d’armements, mais j’ai bien peur , que le coté émotionnel des dirigeants de  la région, prenne le dessus, un coté émotionnel manipulé par ce nouveau président américain.

Conclusion 09/07/2017 :

Guerre Qatar, Arabie Saoudite, Iran, Turquie, Afghanistan . L’Europe devrait être vigilante, car elle pourrait être la victime collatérale de cette guerre post-économique.

Si un accord était trouvé entre nombre de pays arabes et Israël, et il suffirait qu’un premier signe pour que les autres suivent, l’Europe et la France pas opposées à l’Iran pourraient se voir à évincer du moyen orient et du Maghreb d’abord, puis du Sahel ensuite et de nombreux pays d’Afrique musulmans .

Car, les Américains pragmatiques pourraient être amenés à tenter enfin une nouvelle stratégie peu consensuelle les amenant a renverser la table. C’est à dire à amener les sunnites à signer des accords avec Israël pour définitivement écarter l’Iran considéré comme le déstabilisateur de la région.

Aujourd’hui au Moyen-Orient encore plus qu’ailleurs lorsqu’on vous serre la main, souvenez-vous que beaucoup cache un bâton pour vous frapper dans l’autre main !

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Billet déjà publié sur  Forbes et x  Huffpost et autres medias sur 3 continents