Tout d’abord, savoir, que quoi qu’il arrive la facture de gaz des européens non producteurs ne cessera d’augmenter, et, que si on ne veut pas geler de froid, ou voir nombre d’industries à l’arrêt, certains dont l Allemagne vont devoir continuer à être accommodants avec l’autocrate Russie et particulièrement l’Allemagne si elle ne veut pas voir son industrie dont chimique se délocaliser .
(13-11-2017 Démocrate Européen convaincu Cette analyse est apolitique et n’exprime pas une opinion ou une idéologie et n’est en aucun cas une prise de position politique ou géo politique sur en particulier l’autocratie Russe )
Cela, car si depuis longtemps il n’y a plus d’eau dans le gaz, il y a maintenant de la géopolitique, et la Chine pourrait très bien venir assécher nos approvisionnements. Lire sur la Chine 1ere puissance mondiale en PIB p.p.a. https://bernard-jomard.com/2017/02/07/la-chine-est-montee-en-puissance-est-devenue-la-1ere-puissance-mondiale/
Car il est évident que l’Asie dont la Chine va diminuer ses utilisations de Charbon, un combustible qu’elle va remplacer par du Gaz Russe et la construction de multiples Centrales Nucléaires. Dés 2014 des contrats de constructions de Gazoducs entre la Russie et la Chine ont été signé. Le premier « Force de Sibérie » permet de livrer chaque année 38 milliards de mètres cubes par an, et, ce gazoduc Forces de Sibérie devrait être mis en service 2019.
Le prochain gazoduc en discussion traverserait lui la Mongolie et permettrait d’acheminer 50 milliards de mètres cubes de gaz par an, soit le même volume que le NordStream2 en cours de construction entre la Russie et l Allemagne.
Bientôt Plus de gaz Russe disponible pour l Europe
Et le jour ou la Chine remplacera le charbon par du gaz, la Russie n’aura plus assez de capacités pour livrer l’Europe.
Si on revient à nous, Européens, les hausses de prix seront bien sur, difficile pour les ménages, car elles interviendront c’est certain en période hivernale, lorsqu’il faudra se chauffer. Pour les industriels de la chimie, de la sidérurgie, et de l’agroalimentaire, gros consommateurs, cela affectera leur rentabilité, et pourrait mettre l’avenir de certaines d’entre elles en péril.
Coût du Gaz
Il est composé de l’achat de gaz naturel auprès des producteurs et aussi du cout de transport dont les droits de passage (exemple le péage à l’Ukraine) jusqu’à nos frontières. La France n’ayant quasiment pas de gaz sur son territoire et importe donc près de 100 % de sa consommation de gaz naturel.
Enfin, comprendre aussi qu’il est beaucoup plus couteux d’extraire du gaz de schiste, produit essentiellement aux Etats Unis que du gaz naturel, aujourd’hui Russes, Qatari ou Azéri. les Russes et les Américains ont donc un intéret flagrant à voir monter le prix du gaz, les américains pour couvrir les couts d’extraction, et les Russes pour leur balance commerciale.
Enfin et c’est la clef, il faut des usines pour re gazéifier ce GPL américain liquide , et l’Europe est pour le moment sous équipée pour envisager de remplacer le gaz Russe par du gaz de schiste Américain.
Risque majeur
C’est que la Russie signe des contrats long terme avec la Chine, qui est elle capable de construire très rapidement des gazoducs.
Ou la bataille du gaz et de son acheminement ou encore Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe.
Ne jamais oublier que, l’accès et l’acheminement des énergies fossiles a toujours été le déclencheur de conflits. Depuis la seconde guerre mondiale jusqu’au conflits Syrien et Ukrainien, cela ne cesse de se confirmer.
Crise Ukrainienne 2013
Rappelons tout d’abord la crise ukrainienne qui a débuté en novembre 2013 à cause de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision fut le déclencheur de ce mouvement visant à éloigner l’Europe de l’Ouest de la Russie.
Cette crise généra des manifestations de très grande ampleur, manifestations manipulées ou pas, et par qui, là n’est pas la question. En réaction. la Crimée proclama alors son indépendance et vota pour son rattachement à la Russie, rattachement qui fut reconnu par la Russie, et, qui provoqua une crise diplomatique internationale.
Rappelons aussi que Les États-Unis, déjà leader de la production de gaz, seraient également devenus le premier producteur de pétrole au monde. Selon la compagnie British Petroleum (BP), qui a publié récemment une étude sur l’énergie mondiale, la production américaine s’élève désormais à 12 millions de barils par jour (mbj), contre 11 millions pour l’Arabie Saoudite, Arabie qui descend une marche du podium, après des décennies de règne.
Notons aussi, que L’augmentation de l’offre mondiale de gaz et pétrole a été largement portée par les États-Unis, dont la production a grimpé de 1,6 mbj depuis 2014, de loin la plus grosse croissance au monde.
Crise Syrienne
Nous ne reviendront pas sur la crise Syrienne, conflit qui fit suite, et, c’est peut-être une coïncidence au choix de Bachar El Assad, de retenir le projet de gazoduc dit « Islamique » qui concurrençait le projet Qatar Arabie saoudite. Lire sur cette guerre https://bernard-jomard.com/2017/07/09/sunnites-chiites-juifs-geopolitique-du-moyen-orient/
Ou en sommes-nous aujourd’hui sur ce marché du gaz , et sur les gazoducs pour l’acheminer ?
Le gazoduc Nabuco (origine Azerbaïdjan qui représente 10% des réserves Russes) a été abandonné.
Le gazoduc South Steam qui devait approvisionner l’Europe du sud via la mer noire. a lui été abandonné en 2014 sous la pression union européenne.
A cause de cette mauvaise décision
Il fut remplacé par les projets:
-Le projet Caucasien ou Trans Adriatic Pipeline ou TAP en Europe qui relie Bakou aux cotes italiennes. Un corridor composé de trois gazoducs. Le premier entre l’Azerbaïdjan et la Géorgie prolongé par le Tanap ou trans-Anatolien traversant la Turquie, et qui a verra son aboutissement par le dit TAP reliant la région Ionnina en Grèce à San Foca en Italie . Ce gazoduc devrait acheminé 10 milliards de mètres cube de gaz par an. Ce projet sera mis en service fin 2020
La France qui veut se décarboner semble étonnamment absente de ce projet important pour le Caucase. Un projet financé par l Italien Snam, le Britannique BP, l’Azerbaidjanais Socar, le Belge Fluxys, l’Espagnol Enagas, et le Suisse Axpo.
Accessoirement, il semble assez évident que le fait de ne pas participer à ce projet pourrait nous évincer du Caucase, dont du groupe de Minsk composé des Etats-Unis de la France et de la Russie. Un groupe censé trouver une issue au conflit du Haut-Karabakh, un conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les Etats Unis étant devenus eux auto-suffisants pour leurs approvisionnements en énergie ont semble-t-il perdu tout intérêts pour le Caucase, ce qui ne devrait pas être le cas de la France. Une France présente dans la région grâce essentiellement au groupe Bouygues présent au Turkménistan.
Ce gazoduc pourrait redistribuer les cartes diplomatiques dans cette région sous influence Turque.
-TurkStream (Turco-Russe) qui pourrait approvisionnera ( environ 30 milliards de mètres cubes ) bien sur la Turquie mais aussi l’Europe du Sud-Est et les Balkans dont la Bulgarie et la Hongrie. Ce projet reconnectera la Turquie a la Russie, et concurrencera le projet EastMed (environ 10 milliards de mètres cubes) qui devrait relier les champs de gaz d’Israël et de Chypre à l’Europe continentale.
Cette compétition en méditerranée devrait inciter la Turquie à s’intéresser à la Libye terre de jeu d’un affrontement entre Libyen de l’Est et ceux de l’Ouest, et entre d’un coté Israël la Grèce Chypre Les Emirats et l’Egypte et de l’autre coté le Qatar allié à l’Iran aux Turques et à la Russie. Un Qatar qui joue double jeu pour ne pas dire plus car le Qatar partage lui avec l’Iran, une poche de gaz géante située sous le golfe persique, poche qui se nomme « North Dôme » côté Qatar, et « South Pars » coté l’Iran. Le partage de cette poche incite les deux pays à entretenir des relations décentes
(Démocrate Européen convaincu Cette analyse est apolitique et n’exprime pas une opinion ou une idéologie et n’est en aucun cas une prise de position politique ou géo politique )
Oublié aussi par beaucoup qu’Israël est devenu auto-suffisant en gaz grâce à la découverte de gisements offshores .
La première découverte date de l’année 2000 au delà des cote de Gaza. 10 ans plus tard, un autre important gisement fut découvert au nord du pays au large de Haïfa. D’autres gisement furent découverts ensuite. Aujourd’hui Israël est donc auto-suffisant en énergie, il pourrait bientôt exporter, et de surcroit cela a permis au pays de régler son problème d’eau grâce à des unités de désalinisation alimentées en gaz.
Et Israël est même en mesure maintenant d’exporter du Gaz lire : https://oilprice.com/Latest-Energy-News/World-News/Noble-Energy-Announces-New-Deal-To-Supply-Egypt-With-Israeli-Gas.html
Lire aussi : Occasion manquée de Michel Ghazal ou Les secrets des négociations maritimes Liban- Israël
Tout cela bien sur renforce les capacités diplomatiques d’Israël
Autres projets
On notera aussi l’assez étonnant projet de gazoduc entre Norvège et la Pologne, alors que les réserves Norvégiennes diminuent.
Il y a aussi le plus gros projet en cours, Nordsteam qui relie déjà directement la Russie à l’Allemagne en passant par la mer baltique. Lorsqu’il sera terminé début 2021 , si les américains (après Trump) ne s’y opposent plus. Trump ayant bloqué la construction en faisant pression sur l’Allemagne un des gros fournisseurs des Etats uni, il pourrait acheminer près de 60 milliards de M3 de gaz par an. La société française Engie est censée participer à ce programme.
Et enfin de ne pas oublier la méga usine de GNL gaz naturel liquéfié initiée dans l’arctique par le gazier russe Novatek. Un chantier de 20 milliards de dollars en coopération avec les chinois CNPC et CNOOC auxquels s’est joint en très minoritaire le français Total avec un support de 800 millions de $ de la BPI.
Quant à l’Algérie elle sera remplacée un jour en Europe du Sud par la Libye et MedStream.
Algérie Une source considérée comme assez instable par les professionnels. Enfin l’Algérie songe elle aussi à exploiter son gaz de schiste.
Que s’est-il passé depuis cette guerre civile en Ukraine en 2013 et depuis la confirmation des excédents américains en 2014 ?
Alors que le gaz de schiste liquéfié coute plus cher que le gaz naturel. les européens ont formellement décidé par sécurité, de diversifier leurs sources, et, de construire des terminaux, Dunkerque en France a vu le premier terminal méthanier.
Photo du nouveau Gazoduc au départ du Turkménistan vers la Chine. Turkménistan un pays fermé peu connu présentant de nombreuses possibilités
Il est aussi vraisemblable que les Britanniques construisent eux aussi un terminal méthanier pour importer du gaz des US en passe de devenir leur premier fournisseur global devant l’Allemagne.
Ces décisions ont été prises sous la pression de L’Ukraine qui avait vu ses approvisionnement en gaz coupés suite au conflit bien sûr, mais aussi à cause du défaut de paiements de factures.
Et aussi sous la pression de la Pologne très « allergique » aux Russes. Ce pays qui est un gros producteur de Charbon vient de construire un gros terminal méthanier sur la cote baltique. Grace à ce terminal, ce pays qui importe 80% de son gaz de Russie soit environ 10 milliards de M3 par an, va maintenant pouvoir diversifier ses sources et importer une partie de son gaz des Etats Unis, son allié historique. La Pologne négocie aussi un contrat d’approvisionnement avec le Qatar.
Enfin quelques chiffres sur la Production de Pétrole
Etats Unis 15 millions de barils/jour, Russie 11, Arabie saoudite 10, Canada 5, Irak 4,5, Chine 3,8, Iran 3,8.
Petit rappel sur les relations entre l’Occident & cette grande URSS devenue Russie
Il est bon de rappeler, qu’après l’effondrement de l’URSS, deux possibilités s’offraient aux occidentaux. La première, intégrer la Russie dans notre monde occidental, à l’Otan, et activer un nouveau plan Marshall. La deuxième, démembrer cet empire et créer des animosités entre ces nouvelles républiques, afin que celles-ci aient des relations inamicales avec la Russie. Enfin qu’elles rejoignent elles l’Otan et chasse la flotte Russe de la mer noire. Les réformateurs Russes prêts à embrasser le libéralisme ont eux été oublié dans l’équation.
Ce que les Occidentaux n’avaient pas envisagé c’est que de nouveaux gouvernements « populistes » en Hongrie, Italie et ailleurs allaient se reconnaître dans les « valeurs russes » et que nombre de « laissés pour compte » de la mondialisation, allaient voir La Russie comme le modèle anticapitalisme financier, et, anti-abominations telles que mariage gay, immigration, etc.
Conclusion 13/11/2017
Bien évidement toutes ces décisions sont le résultat d’une guerre géo économique entre les grandes puissance. Mais elles sont aussi dues au fait que nos dirigeants ont oublié que le monde était géré par des émotions, espoir, humiliation, peur, et ressentiments.
Ce facteur émotions interculturelles a été intégré assez récemment par les économistes, car la prise en compte des dites émotions dérange le modèle standard de l’économie fondé sur la rationalité du comportement. Nos politiques eux n’ont pas toujours intégrés cette dimension, alors qu’on notera que de nombreuses décisions économiques sont en fait prises sous le coup de l’émotion.
Mise à jour 2022/2023 Voir documentaire Arte récent sur Gazprom et sur les relations URSS et Russie avec l’Allemagne https://www.arte.tv/fr/videos/108467-000-A/gazprom-l-arme-parfaite/
Article 2020 sur la Russie de Poutine https://bernard-jomard.com/2020/01/11/clefs-pour-reussir-en-russie/
Article 2017 sur Guerres moyen-orientales https://bernard-jomard.com/2017/07/09/sunnites-chiites-juifs-geopolitique-du-moyen-orient/
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