Donald Trump ou Les 4 Vérités sur Les relations souvent toxiques entre Politiciens et médias devenus partisans et lecteurs pouvant un jour couper le cordon


23/11/2017 Avec, depuis bientôt un an, ce nouveau surprenant croustillant et souvent provocateur président Trump, les Fakes news et narratifs binaires et simplistes et opinions biaisées par certains journalistes adeptes des polémiques vont-ils relancer notre presse traditionnelle qui était déjà sur le déclin. 

Ou ce truculent rusé pour ne pas dire pas très délicat président a-t-il relancer le lectorat dont bien sur les abonnements aux médias s’opposant sans retenue et quelquefois sans objectivité à lui ? C’est ce que m’a dit le directeur de la rédaction d’un grand média de gauche Français, un autre l’a repris un matin sur France Inter sans que cela ne choque personne.

Un Donald Trump qui fut assez longtemps démocrate et finança bien sur le parti Démocrate 

Tout d’abord se souvenir que tous, dont les médias, ont fait semblant d’oublier que Donald Trump fut assez longtemps démocrate et finança bien sur le parti Démocrate 

La question à se poser est donc aujourd’hui, En résonance à la période post-idéologique actuelle du « en même temps » (ni gauche ni droite) , allons-nous entrer dans une ère de post-vérité, période où les faits objectifs auront moins d’importance et d’influence, et, ou l’information biaisée par les opinions, certains médias et les Fakes news seront définitivement assimilés.

Comme on le sait tous, « Democracy dies in Darkness  », dixit le Washington post. La question que l’on doit se poser aujourd’hui est, est-ce que ce nouveau « faiseur de nouvelles » qu’est Donald Trump va revivifier nos démocraties déliquescentes et nos médias en difficulté.

Donald Trump le sauveur des médias

Il est assez indéniable que ce Donald Tump qui façonne l’information pour coller aux émotions et croyances des individus a commencé à sauver depuis son élection, l’avenir de pas mal de journaux et médias dans le monde entier dont aux États unis.

En effet, grâce à lui, beaucoup de journaux et médias ont vu depuis, leurs lectorats papier et digital augmenter. On citera bien sûr les premiers bénéficiaires , Le New York times ( propriété de Sulzberger et du milliardaire Carlos Slim) plus de 3 millions d’abonnés payant dont deux millions pour l’édition digitale, et le Washington post( propriété de Jeff Bezos, patron d’Amazon) avec un million d’abonnés digital.

Car depuis son élection, nombre de médias ne sont pas restés neutres et ont adopté une ligne éditoriale partisane, source d’outrances et d’affrontements, en oubliant tout compromis et toutes les informations factuelles dont l’amélioration du niveau de vie des américains, dont les laissés pour compte.

Un président qui étonnamment « fait ce qu’il dit » et  veut « To Deliver  » comme on dit en anglais, alors que les médias sont eux attachés aux paroles, qui lorsqu’elles sortent de la bouche de Trump, sont insupportables . Médias qui «Au lieu de scruter les mots de Trump, devraient observer et commenter ses actes»

Tout d’abord, et c’est important, ne pas oublier que Trump n’est pas un politicien mais un businessman et une star de la Télé réalité . Et qu’à l’inverse des politiciens les promesses des businessmen les engagent vis à vis des financiers et de leurs actionnaires.

Comme on dit en anglais « They have To Deliver » c’est à dire qu’ils se doivent de respecter leurs engagements! Ce nouveau président donc habitué aux rapports de force violents pourrait donc nous surprendre avec ses résultats économiques ou géo politiques, dont au Moyen Orient, ou vis à vis de la Chine ou de Russie. 

Attendons deux à trois ans  pour voir si Trump devient un politicien, et si il « deliver » en ce qui concerne, la pauvreté, le pouvoirs d’achat, et pour voir aussi si la hausse des importations de Chine est inférieure ou supérieure à la croissance US. Attendons enfin, si ses décisions non conformistes à venir sur le Moyen Orient peut changer les choses

Attendons enfin de voir si les médias feront part de ses succès si il réussissait.

Publier des informations ou des opinions

Quant aux médias, et, c’est appréciable, grâce à ce Trump, certains journalistes expérimentés ont retrouvé le sentiment d’avoir une responsabilité sociétale.

Mais nombre d’entre eux vexés du succès électoral non anticipé de Trump risquent de se mettre à afficher ouvertement des opinions partisanes pas toujours objectives, en ne citant que ses échecs sans citer ses succès.

À noter aussi, que ce déluge d’informations formatées, les a amenés à ne plus prendre de risque avec les faits, il en allait de leur crédibilité. Certains journaux ont même pris soin après l’élection de Trump de clarifier leurs bonnes pratiques, en recommandant à leurs troupes de ne pas exprimer d’opinions trop partisanes, et de s’abstenir de faire la promotion de leurs visions politiques. Mais, devant la polarisation des débats, et le besoin de polémiques ces recommandations ont vite été oublié, cela est a déplorer.

Mais qu’est-ce qu’une Fake news ? C’est une news qui obéit la plupart du temps à des intérêts politiques, très rarement à des intérêts financiers. Elle s’adresse toujours à des groupes très ciblés, qui feront caisses de résonance . C’est un peu ce que l’on appelait autrefois la presse à mensonges, celle-ci s’intéressait alors essentiellement aux vies privées de gens connus, et de stars . La grande différence c’est qu’aujourd’hui, avec les réseaux sociaux , ce nouveau « média » global est devenu très puissant et donc potentiellement très dangereux.

Propagande et désinformation

Politiquement , ce modèle n’est pas nouveau , on retrouve avec les Fakes news la propagande ou désinformation très utilisée durant la guerre froide. Depuis on a aussi vu éclore les théories du complot toujours générées et alimentées par la montée de la défiance des citoyens à l’égard des puissants, qui se sont éloignés des citoyens. 

Ce qui est clair, c’est que la Fake news ou information mensongère est aujourd’hui, grâce aux outils digitaux, diffusée à très grande échelle . Enfin, une Fake news très réussie, ne fera souvent qu’exagérer ou distordre à l’extrême un fait ayant peu d’intérêt.

Ces intox ou Fake news se résument souvent à des éléments de langage diffusés à grande échelle, de manière délibérée et virale sur les réseaux sociaux. Pour être bien mémorisés et trouver leurs publics, ces éléments de langage devront être simples . Plus simples ils seront, plus leurs publics les rediffuseront.

Comment en est-on arrivé là ?

Cela a bien sûr débuté avec l’affaiblissement du modèle économique de la presse papier. Face aux flux d’informations numériques diffusées par les réseaux sociaux, nombre de patrons de presse ont perdu leur temps à rechercher un nouveau modèle viable, un modèle leur permettant de faire face à la très forte baisse des revenus tirés de la publicité. Ils en ont oublié la base de leur métier, l’investissement dans la recherche et la diffusion d’informations vérifiées et objectives.

Pendant ce temps, les leaders d’opinion, les journalistes et les hommes politiques sont eux devenus les punching balls des followers d’influenceurs de réseaux sociaux . Ces leaders d’opinion, journalistes et hommes politiques ont en quelques années perdu leur crédibilité vis-à-vis des laissés pour compte de ce monde globalisé.

Face à ces journaux souvent dépassés et face à ces leaders d’opinion décrédibilisés, on a alors vu apparaître les nouveaux rédacteurs en chef de Fake news.

Au début, éventuellement manipulés par certains gouvernements, ils se concentrèrent sur les guerres géo économiques entre pays , et, sur certaines révolutions. Puis, assez récemment, ils se sont intéressés aux politiques intérieures, jusqu’à faire et défaire des élections, mais cela reste toujours à prouver.

Le business des news

J’aborderais dans un prochain billet les succès buzzant des médias et autres TV sur des sujets comme les Panama Papers, ou Paradise Papers, derrière lesquels se cacherait un véritable business des fuites massives de données. Un livre-enquête « Armes de déstabilisation massive » de Pierre Gastineau et Philippe Vasset, journalistes spécialisés dans les dessous des cartes du monde du renseignement, vient de sortir. Ce livre casse un peu le mythe du lanceur d’alerte.
Si cela était prouvé, cela confirmerait aussi que les journalistes qui affirment souvent avoir fait une longue enquête, ont en fait qu’un rôle pouvant se résumer à celui d’une boîte aux lettres.
Qui serait à la manœuvre derrière les fuites de données ? Qui sont les nouvelles capitales de la cyberguerre où presque tous les coups sont permis, il est intéressant de creuser le sujet, à suivre.

Trump une longue expérience de la communication et des buzz 

Enfin pour mieux comprendre les liens entre Trump et les chaines de TV, Rappelons que c’est l’actuel patron de CNN qui a lancé la carrière télévisuelle de Trump il y a un peu plus de douze ans.

En effet Jeffrey Zucker qui dirigeait alors  NBC était à la recherche d’une émission de télé réalité, pour remplacer la série « Friends », Trump fut l’animateur de « The apprentice » un succès revendu depuis à de nombreux pays .

Et pour faire le tour du sujet, il faut aussi savoir que ce Jeffrey Zucker,  qui fut débarqué de NBC il y a six ans, a retrouvé un job grâce un ami de Trump, Phil Kent, président de Turner broadcating system.

Il est clair que l’amplification et la répétition de ces nouvelles actions de manipulations à grande échelle présentent un grand danger pour les démocraties.

Il est aussi clair que la presse traditionnelle doit tout d’abord redéfinir son modèle économique. Après cela seulement, elle pourra lutter contre les Fake news et redevenir un vigile objectif et non racoleur. Un vigile luttant contre la dilution des valeurs. Cette presse devra à nouveau susciter l’intérêt des lecteurs tout en relevant les standards qui s’étaient étiolés. Sinon elle ne peut qu’espérer que ce « fonds de commerce » Trump soit réélu et qu’il continue faire du buzz !

Cette période de forte rivalité entre les réseaux sociaux et les journaux fait bien sur la part belle à la chasse aux scoops, aux titres racoleurs et autres Fake news. On se retrouve, semble-t-il, aujourd’hui dans la quadrature du cercle, un monde d’influenceurs post-vérité face à des journalistes pas toujours bien rémunérés.

Et bien sur, Trump récolte un peu ce qu’il a semé .A cause ou grâce à lui,  La presse est devenue totalement hystérique. Sans prendre partie la presse s’est un peu transformée récemment  en tabloid dans l’affaire Brett Kavanaugh. Un personnage peut être pas très sympathique, néanmoins pour lui, la présomption d’innocence à totalement été oublié. Dans cette affaire de harcèlement datant de 1982, il y a donc 36 ans, il a été accusé, et a eu beaucoup de difficultés a se défendre contre les médias qui se sont attachés à le dézinguer à priori sans mener d’enquêtes sérieuses.

Conclusion:

Les médias fascinés et accros à ses Tweets ont en fait délégué à Donald Trump le rôle de rédacteur en Chef. Alors qu’aucun ne croyait en son élection, son show offensif a boosté les audiences et les abonnements. Aujourd’hui tout le monde y trouve son compte, mais ce trop plein de « buzz clickbaits » pourrait bien lasser les télé électeurs, qui commencent enfin à comprendre que les médias ne représentent pas la résistance. 

Photo prise à Long Island Étonnant Non ?

En résumé, La presse  et les médias avec leurs narratifs binaires et simplistes sont devenus de plus en plus partisans polarisés et manichéens. C’est aujourd’hui  toujours les bons X ( Trump si vous êtes républicains, Obama ou Clinton si vous êtes démocrate) contre les méchants Y.  En fait, il semble que cette presse et ces médias se contentent depuis peu de fournir au lecteur la « came » idéologique qu’il souhaite, et, comme cela, ces médias s’assurent de le garder fidèle pendant 20 ans.

Mais attention à ce que demain ces médias ne soient pas victimes d’une baisse de moral ou lassitude ou coup de blues si Trump sortait du jeu politique, et, lorsque tout ces nouveaux addicted lecteurs ou spectateurs se retrouveront face à des médias moins partisans, à cause d’une information plus factuelle et plus proche du compromis et donc loin des controverses et de l’affrontement. 

Enfin, ne jamais oublier qu’une idéologie, c’est une théorie qui refuse que les faits la contredisent de manière radicale et qui préfère congédier la réalité plutôt que de se modifier elle-même.

Article publié sur plusieurs médias & blogs sur deux continents dont Forbes

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Lire sur la Circulation Circulaire de l’Informationhttps://bernard-jomard.com/2018/06/19/communication-politique-regles-d-or-tele-realite/

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 Ps : Intéressant de relire cet article de 2011 :  http://www.slate.fr/lien/47863/mort-journaux-papiers-etats-unis-disparition-presse