Banques européennes et le danger des bas taux d’intérêt


Banques européennes et bas taux d’intérêt. Nous avons adoré les TAUX BAS , allons-nous en apprécier les effets pervers? Dont la fermeture de nombreuses agences bancaires et de bureaux de poste. 

Savez-vous que le nombre d’agences bancaires est passé en Europe de 240.000 en 2008 à 190.000 aujourd’hui ? Savez que 30.000 emplois seront encore supprimés en 2017 et, que cela fait suite à la suppression de plus de 50.000 emplois en 2016, au total 500.000 emplois pourraient être supprimés en Europe.

C’est l’Allemagne avec ses 600.00O employés bancaires qui a été le plus touché par cette « révolution » La banque en France elle, avait déjà centralisé ses réseaux en absorbant les banques régionales (malgré l’avantage indéniable qu’elles soit intouchables par les lois d’extraterritorialité américaines

Enfin . Il y a encore 400.000 salariés bancaires en France . Bien évidement la digitalisation est aussi un élément déterminant dans la fermeture de près de 9.000 agences par an.

Il est clair qu’en cette période de grande volatilité, les banques font face à une baisse de marge, conséquence des taux très bas ,dans notre monde occidental, depuis quelques années maintenant

Toutes les banques centrales ont baissé leur taux, un afflux de liquidités qui devait générer de l’inflation, et, créer de la croissance. A l’heure d’un premier bilan, quels résultats pouvons-nous observer, quels bilans en tirer ?

Un premier bilan nous indique qu’ elles auraient perdu 96 milliards d’euros depuis 2007.

Quelles sont conséquences de taux bas ?

Pour les économistes :

La stagnation ou déflation des prix est une menace. Car dans un contexte de chômage de masse, et de croissance insignifiante la baisse des prix ne stimule pas la consommation et entraîne la plupart du temps un report des achats (cercle vicieux) la chasse aux prix les plus bas, qui freinent la reprise de la croissance.

Pour les pays : cela leur permet de continuer à s’endetter, donc à les rendre encore plus irresponsables, et à continuer à vivre au-dessus de leurs moyens. Le jour où ces taux augmenteront brutalement, la fin de nos économies endettées sera proche !

Pour les consommateurs

En période de crise dans un pays avec un fort taux de chômage, les taux négatifs, liés à une inflation quasiment négative sont une bonne nouvelle pour eux ! Cela évite de voir se faire refuser une hausse de salaire, qui devient moins vitale, si les prix à la consommation sont stables.

Pour les investisseurs, les épargnants, acheteurs d’obligations d’état, dont les régimes et fonds de pension, cette baisse des taux, est en fait une forme de taxation, taxation qui rémunère l’écrasement anormal de toutes les primes de risque, le rating de l’obligation s’étant amélioré grâce à son rachat par la banque centrale, c’est un peu tiré par les cheveux, et on voit mal, dans notre Europe vieillissante , quel sera le résultat. Près d’un tiers des obligations souveraines à court et long terme présentent des rendements négatifs. Le FMI estime qu’une persistance en ce sens mettrait en danger 24% des assurances vie européennes de taille moyenne

Pour les emprunteurs,

Ce sont certainement les seuls, qui peuvent se réjouir. Si vous envisager de réaliser, un investissement immobilier, (attention la tendance est à une reprise des prix baissiers), ou acquérir des biens d’équipement, une automobile, financer une rénovation, Cette baisse des taux devrait qui être favorable à une relance de l’économie française ou européenne, à condition que les biens achetés soient réalisés en France ou en Europe.

 Pour les banques :

l’étude de l’influence de la hausse des taux d’intérêt sur les résultats bancaires occupe depuis longtemps une place importante dans la littérature économique et financière (depuis au moins la célèbre conclusion de Samuelson sur l’impact positif d’une hausse des taux (1945).Les conséquence de La baisse des taux ou les taux négatifs, n’ont à ma connaissance, pas encore fait l’objet d’études.

Avec l’Euro, il devient nécessaire d’appréhender les conséquences, dans le cadre d’une politique monétaire commune, des variations des taux d’intérêt sur les résultats des intermédiaires financiers

L’analyse Samuelson fait apparaître la diversité des réponses des systèmes bancaires européens à l’évolution à la hausse des taux d’intérêt de marché. Une analyse précise de l’impact des taux sur les résultats bancaires conduit cependant à mettre en évidence des effets significatifs dans certains pays. Globalement, il apparaît que, la performance de l’industrie bancaire est liée à l’évolution des taux d’intérêt sur les marchés financiers. Elle peut être liée à l’évolution soit du niveau des taux, soit de la structure des taux soit aux deux à la fois

Aujourd’hui, Les banques doivent donc encore payer pour placer leurs liquidités auprès de la BCE,

C’est-à-dire que, lorsque les banques placent les dépôts à vue non rémunérés de leurs clients à ces taux, elles sont perdantes, à moins de répercuter aussi à leurs clients un coût équivalent (intérêt négatif) sur les dépôts. Aucune banque, n’a pour le moment osé le faire, car, cela pourrait engendrer des retraits massifs d’espèces (qu’il serait plus intéressant de mettre sous son oreiller ou dans son coffre à taux zéro) voire des fermetures de comptes.

Ces taux négatifs vont avoir un effet négatif très important sur le Produit Net bancaire des banques de dépôt. Car ce phénomène d’entrée en taux négatifs bouleverse l’ équilibre qui c’était établi entre dépôts non rémunérés et services, chèques etc, non facturés aux clients ! Certaines banque commencent en 2016 a facturé un forfait pour ces services, la prochaine étape sera la restructuration des réseaux avec fermetures d’agences.

Le mot banque vient du mot banc , lieu ou l’on échangeait des « valeurs » sur les marchés.

Conclusion :

Les taux bas ou négatifs nous disent simplement investir dans le futur , c’est investir à perte .

Les banques vont certainement devoir de plus en plus s’orienter vers de nouveaux services , assurances, téléphonie, courtage automobile, immobilier, etc. C’est certains , elles vont fortement augmenter les facturations de leurs prestations. nous sommes tous entrés dans une zone étrange et atypique, celle des taux d’intérêt négatifs, personne y compris les dirigeants des banques centrales, ne savent vraiment , ce qui va en résulter, il va nous (clients, ou banques) falloir faire preuve de résilience, d’adaptabilité, il va aussi nous( banques & clients) falloir acquérir la capacité à dépasser positivement des situations financières , totalement nouvelles et adverses, que nous n’imaginons pas aujourd’hui !

Enfin après la fermeture de nombreux commerces de centre-ville, on va maintenant certainement voir la fermeture ou l’ouverture 2/7 ou 3/7 de nombreuses agences bancaires dans les villes petites ou moyennes de province, ainsi qu’à Paris.

Mais ce qui est le plus grave c’est que les banques américaines qui se sont restructurées après 2008, et qui sont maintenant bien capitalisées vont tôt ou tard venir chasser sur d’abord le marché européen des PME/PMI.  Les régulateurs européens ont laissé les banques utiliser leurs propres modèles  pour pondérer leurs risques, ce qui fait que les dites banques européennes ne sont pas assez capitalisées. Pour comprendre, il suffit de rapporter les actifs qui sont protégés par des fonds propres au total des actifs. Aux USA ce ratio dépasse les 60%, en  Europe il est de 20 à 40%. Les banques allemandes  étant plus proches des 20% et les françaises des 40%

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