Hier le conflit syrien avait vu pour la première fois, les Américains tenter de « s’effacer discrètement  » de cette partie du monde. Et puis ce furent les occidentaux qui détournèrent les yeux lors des manœuvres agressives de la Turquie en méditerranée lors du conflit libyen. Et, aujourd’hui face à ce nouveau conflit du Haut-Karabakh, il est probable que la Russie manipule et exploite les émotions, ambitions et la logique religieuse d’Erdogan, afin d’en tirer avantage. Le joueur d’échec Poutine offrant une carotte au sultan Erdogan joueur de Talva en échange du retrait des troupes Turques de Syrie. Troupes et mercenaires qui pourraient être envoyés en Libye ou ils pourraient être utilisés comme garde côtes contrôlant les hordes de migrants un arme contre l’Europe.

Lire sur ces émotions qui nous gouvernent: https://bernard-jomard.com/2017/01/09/geo-economie-geo-ethnographie-neuromarketing/

Histoire du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

Comme disait le général De Gaulle, vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. Le Causase lui semble l’être plus encore depuis l’éclatement de l’URSS. Se souvenir aussi que cette enclave arménienne du Haut-Karabakh source du conflit aujourd’hui, a été donné par Staline à l’Azerbaïdjan en 1921. Staline qui voulait alors s’attirer les bonnes grâces de ce pays producteur de pétrole.

Oublié aussi qu’après l’éclatement de l’URSS, le référendum de 1991 avait vu le oui à l’indépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan l’emporter. Cela avait donné naissance à un corps étranger au milieu de pays musulmans. Un peu comme Israël au Moyen-Orient.  Un haut Karabakh confronté dès sa naissance à la guerre avec son voisin Azéri. Conflit oublié car un accord de cessez-le-feu fut signé en 1994 à Bichkek. Il ne permit pas de mettre fin au conflit, mais gela la situation.

Savoir aussi que les accords ont isolé la province de Nakhitchevan de l’Azerbaïdjan. Une zone qui a des frontières avec l’Iran, l’Arménie et la Turquie, mais qui est sans continuité territoriale avec le reste de l’Azerbaïdjan. Les tensions persistantes avec l’Arménie entravant toute communication directe entre le Nakhitchevan et le reste de l’Azerbaïdjan, accentuant l’isolement de ce dernier. Cette région est restée épargnée par la guerre entre ces deux voisins, en partie grâce à la Turquie exerçant le rôle de garant selon les termes du traité de Moscou signé entre les kémalistes et les Soviétiques en 1921

L’Empire ottoman du Caucase

Il semblerait que nous Occidentaux ayons trop vite oublié que l’Empire ottoman a duré de 1300 à 1923, soit plus de six siècles. Comme nous avons aussi oublié que, durant trois siècles, celui-ci s’est étendu des portes de Vienne au golfe Persique, de l’Algérie à l’Azerbaïdjan, de l’Ukraine au Soudan et au Yémen. Dans la mémoire de chaque Turc, restent présents les souvenirs de la grandeur de cet Empire ottoman

Tout cela peut expliquer le réveil des ambitions de ce nouveau sultan de l’Empire néo-ottoman. Pour ceux qui connaissent la région, rien de plus logique, car dans cette zone qui est une mosaïque de peuples, les populations locales sont aujourd’hui très souvent turcophones et très proches culturellement de la Turquie.

Une Turquie qui a pris conscience que l’occident si on oublie quelques menaces verbales n’entamera aucune action dans cette période très difficile. Un occident qui a aujourd’hui à gérer des crises sanitaires et économiques, la guerre économique entre les US et la Chine, et enfin les animosités liées à Donald Trump. Une Turquie dont le but serait dans un premier temps de fédérer les républiques musulmanes du Caucase, et dans un deuxième temps de « convertir » l’Arménie. Et enfin, pourquoi pas d’avoir un jour des visées expansionnistes en Géorgie afin d’être frontalière avec sa rivale la grande Russie.

Erdogan aurait-il les yeux plus grands que le ventre

On se doit d’admettre qu’il a rencontré des succès en Syrie ou à l’exception de la Russie, les Occidentaux lui ont laissé les mains libres. Il en fut de même en Libye, et aussi face à Chypre et à la Grèce.

Un Erdogan gouverné par ses émotions devenu aujourd’hui prétentieux, car conforté par ses succès qui serait tenté de reprendre la main dans le Caucase. Mais c’est là qu’il se trompe certainement, car c’est la Russie de Poutine qui a toutes les cartes dans les mains. Un Erdogan qui a trop vite oublié que seul Poutine peut imposer un cessez-le-feu entre les parties belligérantes dans le Caucase, comme ce fut aussi Poutine qui imposa un accord entre les parties en Syrie puis en Libye.

La Russie un arbitre incontournable

Et le jour où il faudra donner une leçon à Erdogan, ce n’est pas ses partenaires de l’OTAN qui le feront, mais c’est encore la Russie de l’excellent joueur d’échec Poutine qui est devenu incontournable dans cette partie du Monde. Rappelons nous que les Russes comme les Américains sont autosuffisants en Pétrole et en Gaz, l’Europe elle ne l’est pas. Celui qui fera la loi au Moyen-Orient et dans le Caucase tiendra les Européens et de nombreux pays asiatiques dans sa main.  

Seule inconnue la position d’Israël

Israël un allié très présent en Azerbaïdjan ou il y a 3 communauté juives, les juifs des montagnes les aschkenazes venus après la 1ere guerre mondiale, et enfin les juifs de Géorgie, cela justifie donc de nombreuses visites officielles entre les deux pays. Mais aussi un Azerbaïdjan allié de la Turquie, un ennemi d’ Israël sur l’exploitation du gaz et des gazoducs qui passeront entre Israël, Chypre et la Grèce. Lire sur gazoducs https://bernard-jomard.com/2017/11/13/russie-leurope-prefere-t-gaz-de-schiste-americain-gaz-naturel-russe/

Article publié sur Forbes et X autres médias sur deux continents.

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Lire Clefs pour réussir en Russie : https://bernard-jomard.com/2020/01/11/clefs-pour-reussir-en-russie/

Lire Quand Erdogan se rêve en Soliman le magnifique publié sur X médias dont France Forum institut Lecanuet  : https://bernard-jomard.com/2016/03/16/africanistan-empire-arabo-ottoman/

Lire sur l Orient compliqué : https://bernard-jomard.com/2017/07/09/sunnites-chiites-juifs-geopolitique-du-moyen-orient/