Les paiements en espèces ne disparaîtront pas et vous ne pouvez pas deviner pourquoi ?Aujourd’hui, en France, en Europe on parle souvent de la fin des paiements en liquide, dont des billets de 500 €. Cela ferait bien sur le bonheur du trésor, des « data banks » et des « data brokers »,( qui pourraient corréler de plus en plus de données) mais, cela ferait aussi le malheur de nombreux trafics, mais ce qu’on ne sait pas c’est que l’augmentation du M1 fait le bonheur des Banques Centrales ! Cela est technique mais totalement méconnu et assez surprenant!
Récemment, au Danemark, l’association des banquiers danois brandissant l’argument de la sécurité, militait pour devenir le premier pays sans argent liquide, en permettant aux commerçants de refuser les paiements par cash.
En France, Mr François Villeroy de Galhau gouverneur de la Banque de France , annonçait lui le 28 avril 2016, je le cite « nous ne croyons pas à la fin de l’argent liquide et l’Eurosystème, dont la banque de France, n’a aucune volonté de supprimer le cash- il fait partie du libre choix des consommateurs, des Français »
Pourquoi ces positions totalement antagonistes ?
Refaisons un peu d’histoire !
Au cours des 35 dernières années, le choix stratégique des banques commerciales de se désengager du traitement des espèces, a profondément marqué les conditions de la gestion de la monnaie fiduciaire en France !
Ce dégagement c’est fait au profit des sociétés de transports de fonds, au profit des Dabs. Cette modification de ces circuits fiduciaires s’est, elle faite au profit de notre banque centrale c’est-à-dire la Banque de France.
En effet le désengagement des banques commerciales, a été en grande partie à l’origine de la progression des versements à la banque de France, car les sociétés de transport de Fonds, contrairement aux banques, ne procèdent que très rarement au recyclage des espèces.
L’impact du très fort développement de la grande distribution, secteur fortement utilisateur d’espèces, a lui aussi permis une rotation accélérée des espèces, favorable à la banque de France !
07/06/2016 Ce n’est certainement pas la fin du liquide (:-) et de l’utilisation des espèces.
En juin 2016 , on a pu assister à un manège ahurissant au Tribunal Correctionnel de Lyon. Un homme de 30 ans, mis en examen pour Trafic de stupéfiants, et blanchissement en bande organisée, avait vu la date de son procès fixée à septembre 2016.
Son avocat ayant réclamé une remise en liberté, la justice avait donné son aval et fixé le montant de la caution à 500.000 €, un montant considéré comme fortement dissuasif.
Assez rapidement, vingt-neuf personnes se sont présentées avec des billets de 500 euros, pour des sommes de 7.000 à 70.000 euros. Le parquet s’étant étonné de la méthode, mais également de l’aspect des billets « nettoyés de tout ADN » à l’alcool, en a déduit que l’origine des 500.000 € était douteuse, et a demandé le retour du suspect en prison !
Il faut savoir que les espèces collectées par les Trafic en France, sont tout d’abord regroupées en « unités ou paquets » de montants souvent proches de plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces « unités » sont en général, après avoir été semi-blanchies ou compensées entre deux pays, transformées en montres de luxe , acquises assez souvent en Allemagne, pays culturellement très utilisateur de cash,( pour entre autres , l’achat d’une voiture d’occasion, la plupart des réparations, etc ), certaines montres pouvant valoir de 30.000 à 250.000 euros, ce cash est aussi transformé en voitures de luxe, expédiées via la Belgique ou le port de Gennevilliers ou alors récupérées à Naples, voitures ensuite exportées vers le Liban , au Moyen-Orient ou en l’Afrique, et certains pays à l’Est. Une autre partie de ce cash est bien sur thésaurisée dans des coffres personnels au Maghreb ou ailleurs …
Si nous avons, car cela « buzz » bien, des chiffres relativement précis sur la délinquance en col blanc, et sur les montants déposés dans les paradis fiscaux (bien sur, il y a des paradis fiscaux , parce qu’il y a des enfers fiscaux …) Peu de chiffres récents sur l’argent sale sont disponibles ,. Ce que l’on peut déduire de différentes très anciennes études , c’est que le stock d’argent sale accumulé dans l’Hexagone par le crime organisé serait très largement supérieur à 120 milliards d’euros, chiffres bien sur à relativiser. la France serait un des pays d’accueil attrayant pour l’argent sale ou en partie déjà semi- blanchi, de l’argent semi-blanchi investit dans de très nombreux secteurs d’activités !
Emission nette des billets.
La progression est phénoménale !!!!!!!!
Zone Euro-Système
01/2014 : 930 Milliards d’euros
05/2016 : 1075 Milliards d’euros
12/2017 : 1171 Milliards d’euros
Soit une hausse de 30% en 48 mois
Zone France
(Chiffres Non disponibles)
D’après ce que nous avons pu corréler, et, avec le peu de chiffres disponibles , le pourcentage de hausse est identique à celui de la zone euro soit plus 15%
Dans une zone quasiment sans inflation et avec une croissance proche de zéro, ces augmentations sont très étonnantes, c’est le moins que l’on puisse dire….
Il est indéniable, que l’agrégat monétaire M1 augmente d’une façon vertigineuse depuis début 2014, si on le compare au PIB. Cela sans que l’on ait besoin de larguer des billets par hélicoptère, comme le suggérait l’économiste Milton Friedman, le Chicago boy !
Cette création fiduciaire pure ne correspond pas bien sûr à une création de valeur.
De l’intérêt de l’accroissement du montant des espèces pour les banques centrales !
Lorsqu’une banque centrale émet de la monnaie, elle porte au PASSIF de son bilan la quote-part (% négocié entre les pays en fonction de leur population, lors de la création de l’euro , la France avait alors très bien négocié) de la valeur des billets en euros émis par l’Eurosystème, cela se nomme « hypocritement » le « revenu monétaire »
Il en résulte que les ressources nettes de la Banque sont en hausse d’une fin d’année à l’autre, elles s’établissaient à 317 milliard d’euros en 2014, contre 308 milliards en 2013 . Cette hausse résulte essentiellement de la croissance de la circulation fiduciaire.
En 2014 la croissance de la valeur des billets en euros s’est accélérée + 6,3 % d’une fin d’année sur l’autre, en 2015 c’était de l’ordre de 6.5% pour redescendre en 2016 et 2017 à 4%, des pourcentages bien supérieurs à la croissance.
Enfin, après avoir mis au passif l’émission de monnaie, les banques centrales portent (à ma connaissance à hauteur de 70%) cette progression fiduciaire, à l’ACTIF de leur bilan c’est là qu’est l’intérêt des banque centrales, car ces 70% sont ensuite matérialisés par l’achat de bons du trésor Américains, Suisse, Japonais etc , appelé hypocritement « réserves de change » qui sont eux normalement générateurs d’intérêts.
Marché de voitures de luxe en ….
Mise à jour Informations 2018
Depuis la mise en place du QE Quantitative Easing, les banques centrales de la zone euro, peuvent acquérir des obligations dont des emprunts d’état. La banque de France a profité de cette possibilité et est devenue un grand détenteur de la dette Française. Le Produit net des activités a ainsi progressé de près de 6% pour atteindre plus de Huit milliards d’Euros. Tout ses éléments de technique financière ont généré en 2017, un bénéfice avant impôts de Six Milliards d’euros, soit en hausse de 8%. La banque de France devrait versée à l’Etat un dividende de près de cinq milliards d’Euros.
Au Moyen Orient les paiements en liquide sont la règle
Seules Inconnues l’essor des crypto monnaies
En réalité personne n’est encore capable de prévoir les développement des crypto-assets ou Bitcoin ou autres Ethereum, dans les échanges en France et entre la France et l’Afrique par exemple.
En Afrique comme dans de nombreux pays les paiements en liquide sont aussi la règle
Conclusion,
D’après certaines études, Il semblerait qu’un tiers de cette croissance de masse fiduciaire soit détenue hors de la zone Euro. Il n’empêche qu’aujourd’hui dans la zone euro à l’heure des cartes de crédit dont l’utilisation a progressé de 67% au cours des 10 dernières années, 79% des transactions en points de ventes se font encore en espèces.
Pour résumer cet artifice technique des banques centrales, plus il y a d’espèces en circulation, la plus grosse partie, indispensables à la consommation mais dont une faible partie est thésaurisée dans des coffres ou à l’étranger, une autre partie étant utilisée pour l’acquisition et l’exportation de biens acquis grâce aux trafics, plus la banque centrale se voit obligée d’émettre de nouveaux billets, plus elle fait grossir son passif, cela lui permet de faire grossir parallèlement son actif , et donc augmenter les ressources nettes de la banque !
Commentaires & corrections « are welcome » ! Enfin cette analyse de l’évolution des agrégats monétaires qui est fondamentale pour tout monétariste nous démontre que le bonheur des uns peut aussi faire le bonheur des autres, sans faire le bonheur du …..
Je vous remercie de me citer si vous copiez tout ou partie de mon post, et, n’hésitez pas à vous abonner à mon blog (icone en haut)
Billet publié sur X Médias