Exporter facilement , intéressez vous à ces pays .Le consensus, nous avait beaucoup vanté les BRICS. Aujourd’hui le Brésil & la Russie sont en profonde récession, l’Inde semble mieux se porter mais peut-on se fier à ses statistiques totalement déconnectés des statistiques de consommation d’énergie et de fret. Quant à la Chine son économie a fortement ralentit. Enfin, L’Afrique du Sud a des fondamentaux sains, (son PIB est équivalent à celui des trois pays du Maghreb),mais la croissance dans les prochaines années devrait être faible, car on voit mal, ce qui pourrait la stimuler .
La question à se poser aujourd’hui est donc :
Quels autres pays peuvent offrir de bonnes perspectives aux entreprises.
Jusqu’à très récemment le consensus nous affirmait que lorsque les grands pays émergents allaient mal, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui toussait.
Il nous faut rappeler que le consensus est plus souvent faux que vrai. On appelle cela le « paradoxe du consensus ». Il devrait pourtant être clair pour nous tous, que le conformisme prévalant sur les prévisions ne produira jamais des résultats intéressants. Car, bien sûr, le consensus est formulé autour des attentes des investisseurs qui n’en sont à leurs dépens, que plus réceptifs, donc méfiez vous du consensus!
Il faut tout de même rappeler, qu’aux cours des 25 dernières années, la Chine a été le principal moteur de la croissance mondiale. En effet la croissance chinoise a représenté un tiers de cette croissance mondiale. Enfin lorsque la Chine s’enrhume de nombreux pays dont le Brésil et la Russie toussent.
On pourrait donc résumer tout cela en conseillant aux entreprises de s’intéresser aux pays, n’ayant pas fait l’objet d’un engouement particulier (consensus) au cours des 10 dernières années !
A-Europe :
Quatre pays devraient avoir dans les années qui viennent, un taux de croissance proche de 4%, donc bien supérieur à celui de l’Europe de l’Ouest. Il s’agit de La Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque et de la Slovaquie. Ces quatre pays, importateurs nets de matières premières et de pétrole, vont bénéficier de la baisse des cours. Grace à cet impact positif, grâce à la qualité de leur main d’œuvre bien éduquée, et, grâce à une excellente « work ethic », leurs économies vont devenir de plus en plus compétitives. Cela permettra de nombreuses créations d’emplois, qui généreront bien sur, une augmentation de la consommation des ménages. Si nous restons sur le même « trend » Il est probable que le PIB par habitant de ces quatre pays, s’approchera dans dix ans de celui de l’Espagne et de l’Italie et dépassera celui du Portugal.
B-Afrique :
Il est à peu près certain que quatre pays africains figureront parmi les pays participant activement à la croissance économique mondiale au cours des dix prochaines années.(en fait cette zone ne fera que rattraper très progressivement son retard dans de nombreux domaines)
Il s’agit de l’Egypte,de l’Ethiopie, du Kenya et du Nigeria.
En Egypte, la croissance économique s’est établie à 4,2% en 2015, Aux cours des dix prochaines années dans ce pays la croissance sera essentiellement tirée par le secteur du logement. On devrait voir aussi de gros investissements dans les industries exportatrices, c’est-à-dire l’automobile et l’agroalimentaire.
En Ethiopie la croissance économique était de Plus de 10% en 2016. Le secteur du Bâtiment bénéficiera du boom de l’urbanisation, et, le secteur des travaux publics Grace à la construction d’infrastructures, seront les moteurs de la croissance. Les secteurs textiles et horticulture vont eux continuer à ce développer grâce à une très bonne intégration des femmes dans le marché du travail.
Enfin l’industrie automobile n’est pas absente de ce pays. Peugeot PSA Citroën a ouvert en juillet dernier une usine d’assemblage de véhicules dans la région du Tigré, à environ 800 kilomètres au nord d’Addis-Abeba. Cette usine d’assemblage va délivrer environ 1 000 unités de Peugeot 301, 208 et 2008 par an destinées essentiellement à l’Éthiopie et à la région de la Corne de l’Afrique.
Éthiopie, dont le PIB a tout de même progressé de 8.5% en 2017, le taux le plus élevé du continent africain c’est aussi le lieu de délocalisation des entreprises chinoises qui font face chez elles à une démographie vieillissante et donc à de fortes hausses de salaires.
À 40 kilomètres d’Addis-Abeba, à Dukem, la Chine fait ce que n’ont pas fait l’Europe ou les États-Unis ces dernières décennies. Dans ce parc industriel récent d’une superficie de 40 hectares surveillée par des gardes chinois ,des entreprises chinoises ont créé des usines textiles ou de chaussures. On pourrait aussi citer, La plus vaste zone celle, d’Awassa, 130 hectares 250 millions de dollars, d’investissements financés par CDCEC , vous y trouverez une quinzaine d’usines textiles.
Les installations de cette zone franche ont été payées par les entreprises chinoises . En contrepartie d’Avantages non négligeables, pas d’impôts pendant huit à dix ans, service douanier local et guichet unique de l’administration éthiopienne, de surcroît la proximité du port de Djibouti a permis la remise en état d’une ligne ferroviaire fermée depuis près de 50 ans. Cela pour faciliter l’expédition des produits finis à travers le monde. Autres avantages, pour les entreprises chinoises, elles se rapprochent de leurs clients en rémunérant leurs ouvriers africains bien moins chers que des employés chinois, et pour l’Éthiopie, qui grâce à ça voit des dizaines de milliers de ses habitants sortir du chômage ou de la pauvreté.
Voir Vidéo sur Ethiopie
https://1724.info/1724-info-n-2-edition-du-25-fevrier-2019
En fait, La Chine reproduit son modèle, dans ce pays, les employés sont totalement pris en charge pour leur formation technique et pour leur logement par l’employeur chinois. Les cadres et contremaîtres chinois ont eux une vie agréable, qui va du jardinage de légumes chinois à la pagode de méditation installée au sommet de la colline boisée qui surplombe les lieux.
Au Kenya, la croissance économique était de 5.6% en 2015. La baisse des prix du pétrole devrait permettre à la première économie d’Afrique de l’Est, de stimuler la consommation et les investissements hors énergie. La croissance de l’économie kenyane sera générée par le commerce de détail, les projets d’infrastructures, et, les services financiers
Au Nigeria, la croissance économique n’était que de 2.8% en 2015. Ce pays exportateur d’hydrocarbures, verra sa croissance tirée essentiellement par la forte croissance de sa population. Les secteurs secondaire et tertiaire devraient bénéficier de ses nouveaux consommateurs-contributeurs. Enfin les services financiers et la grande distribution devraient enregistrer une belle croissance dés 2017.
A noter que les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisés par deux depuis 2000 passant de 11% à 5.5%. Cela est particulièrement vrai en Afrique Francophone ou tout les flux d’exportation sont en baisse dont particulièrement l’industrie electro-mécanique. La Chine a vu elle ses parts de marché bondirent de 3% en 2000 à 18% aujourd’hui.
C-Autres Zones géographiques
Parmi les pays prometteurs, n’ayant pas fait l’objet d’un engouement particulier au cours des 10 dernières années, et qui présentent de belles perspectives il faut citer :
Le Bangladesh, La Birmanie, l’Indonésie, le Pakistan et les Philippines, Vietnam (pour ce pays tout dépendra de la nouvelle gouvernance) . Lire : https://bernard-jomard.com/2017/03/14/indonesie-philippines-vietnam-trois-pays-porteurs/
Enfin, nous évoquerons aussi, dans un prochain billet de nombreux pays, présentant déjà de fortes opportunités, pays assez peu prospectés par les entreprises, Chili, Colombie, etc.
Conclusion
La croissance des 10 prochaines années sera stimulée par l’évolution de la démographie, et, à trouver dans le secteur du bâtiment, grâce ou à cause de l’urbanisation galopante et dans la construction d’infrastructures.
Enfin, Le modèle de croissance que nous avons connu et qui était tiré par les prix des matières premières, ce modèle, ne reviendra pas de sitôt, soyez en convaincu !